Inquiet, quitter, quittance Petite leçon d’étymologie

Les mots « inquiet », « quitter », « quittance » viennent tous du latin quietus, qui veut dire calme, paisible.

Inquiet, coi, tranquille

Quand on est « in⋅quiet », on est troublé, pas paisible (‘in⋅’ est ici préfixe privatif). L’adjectif inverse, « quiet », existe en français, mais il n’est pas usuel. Par contre, l’anglais quiet est courant.

« coi » est synonyme de « quiet ». Lui aussi est rare. On le retrouve dans l’expression « rester coi », qui signifie être stupéfait, figé, sans réaction et donc au repos, calme. L’étymologie est identique, mais la prononciation a changé, ainsi que l’orthographe. On l’écrivait encore « quoi » au Moyen Âge.

« Tran⋅quille » est également apparenté à « quiet ». Il faut cette fois remonter au radical latin quies, dont dérive quietus.

Quitter, quite

Le rapport avec quietus est ici plus subtil.

« Quitter » quelqu’un ou quelque chose (un lieu, un emploi, &c.), c’est s’en éloigner, l’abandonner. On ne se préoccupe plus de ce qu’on a quitté. On le laisse en paix, et réciproquement. On a l’esprit plus libre, plus tranquille.

To quit en anglais a la même étymologie, bien sûr. Plus étonnant, de lui découle l’adverbe (anglais) quite, signifiant vraiment, complètement. Une certaine plénitude est atteinte quand il y a détachement.

Quittance, acquitter, quitus

Une « quittance » est un document qui dit « Nous sommes quittes : les comptes sont bons, les dettes payées. » Par exemple : une quittance de loyer, c’est la reconnaissance écrite, par le propriétaire, du paiement du loyer.

« Acquitter » est le fait de dire « Nous sommes quittes : les comptes sont bons, les dettes payées. » Les deux parties sont alors en paix l’une envers l’autre. Les bons comptes font les bons amis, les dettes les ennemis.

« Donner quitus », c’est tout simplement « acquitter ». C’est une expression employée, entre autres, dans les procès-verbaux d’assemblée générale de copropriété (l’Assemblée générale donne quitus au syndic de sa gestion).